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L’école par excellence.

Où il est question d'une école pas comme les autres, c'est étonnant...

Portraits de facilitatrices: Claire

Arnaud Buffet
Portrait de Claire par Arnaud Buffet

Alors bon.

Après Cindy, j'attaque Claire, c'est une façon de parler et c’est assez maladroit. Claire n'étant pas Directrice, nul besoin de faire un panégyrique : cela ne sert à rien pour les notes de Solenn.

- Arnaud, Cindy t'a déjà expliqué. On napa de notes à Novagora. Sauf celles de Maëlle et de son petit carnet secret. Mais chut. Comme son nom l’indique, ce carnet, c’est secret.

- S'cuse Claire, mais je ne m'y suis toujours pas fait. C’est dur.

Alors esquisser un portrait quand on ne connaît pas bien les gens, ce n’est pas fastoche, sauf si tu acceptes de dessiner comme Bernard Buffet, mon Dieu que c’est moche ! Ah non finalement, j’aime bien.

Etymologie

Claire est un joli prénom. Comme Cindy, mais en mieux. Si j’écris cela, c'est juste pour tenter de foutre le bordel dans le staff et vérifier si la cohésion ressentie par nous autres les parents est seulement de façade. A l’heure où j’écris ces lignes, il est tard, la façade n’est toujours pas lézardée. Il faut dire que les fondations semblent solides : on va être obligés de resigner l’année prochaine, c’est chiant.

Claire est un prénom d'origine latine. Dans Astérix, Claire se lit Clarus au masculin, c'est ridicule. Et Clara au féminin, c'est très joli. Moins quand c’est teutonnisé avec un K. Comme Klarasheim donc. Clara est aussi la traduction de Claire en breton, mais chez les druides celtes les plus breizh (fumés en breton), on leur préfère la forme Sklaera ou Sklerijenn. Heureusement que notre Claire à nous (on est super possessifs), celle de la communauté de Novagora n’est pas bretonne : on l’a échappé belle. Le temps que la tribu des marmots parvienne à prononcer ce prénom en version bretonne sans postillonner des restes de graines germées dans l’assiette du voisin, c’est dégueu (les postillons, pas les graines germées. Quoique) et à l’écrire sans aucune faute, on arrivait en 2025. Alors que Clèhre, même en l’absence de méthode d’apprentissage normée de la lecture, on y arrive ze fingers in ze noze, merci Maria Montessori.

Clara signifie éclatant, brillant, voire éclatante, brillante, c’est possible aussi au féminin. J’en déduis donc que Claire est éclatante et brillante, c’est logique et sans doute vrai. Je connais personnellement une Claire très sombre et ténébreuse, mais c’est une exception : il suffit de passer la porte de l’Ecole Novagora pour le confirmer que c’est une exception (ne pas oublier d’enlever ses shoes sous peine de passer un sale quart d’heure au conseil de justice).

Clara peut également signifier renommée, célèbre. Et célèbre, elle ne devrait pas tarder à le devenir avec ce blog suivi par mes 6 amis sur Facebook, c’est considérable.

Claires Besson au pluriel

Claire a pour patronyme Besson. Comme le célèbre cinéaste. Je crois que c’est son oncle. Elle tient ainsi et en même temps (je macronise, c’est tendance) de Nikita, Lucy ou Jeanne d’Arc, cela fait un sacré mélange. Ou un mélange sacré si l’on s’en tient à Jeanne, la d’Arc, qu’on surnommait aussi Mireille, je ne sais pas si c’est rigolo pour les moins de 50 ans.

Sportives compulsives, les Claire sont rapides comme elles-mêmes. Comme l’éclair donc. Au chocolat, c’est le parfum qu’elles préfèrent, mais sans lécithine de soja.

Répartition géographique du prénom Claire.

Claire est un prénom très répandu du côté de Marennes Oléron où les claires sont très fines au sens propre comme au sens figuré. Elles se referment parfois dans leur coquille, c’est juste pour finir sur un trait d’humour ostréicole. Un peu lourd, certes, car quand on sait que de Marennes ou d’ailleurs, les huîtres fines de Claire sont :

  • Premièrement, un être vivant. C’est trop mignon.
  • Deuxièmement, un être vivant comestible. C’est étonnant pour le végétarien que je deviens.
  • Troisièmement, un être vivant comestible que certains gobent vivant. C’est trop dégueu. S’cuse, je vais vomito et je reviens.

Ce n’est plus de la lourdeur, c’est bien au-delà. Ou en deçà.

Description physico-chimique de Claire

Claire dans son élément ou élément de Claire

Claire est constituée d’environ 60% d’eau et elle est douce (l’eau, pas Claire). L’une de ses filles porte d’ailleurs le nom d’une marque d’eau Claire et douce aussi, c’est rigolo.  J’en profite pour faire un cours de maths (un napprentissage donc) aux enfants novagoriens. J’en profite, bicoze si on attend les cours de maths dispensés à Novagora, on va finir momifiés. Sachant que Claire pèse environ 45 kg après 6 mois d’école (elle en pesait beaucoup plus auparavant, mais mon côté gentleman m’empêche de vous divulguer le chiffre), vêtue de seulement ça, c’est très peu, voir la photo juste là, et qu’elle est composée à 60% d’eau, quel est le poids en eau de Claire ? Ramassage des copies quand vous voulez, ou quand le vote aura eu lieu, j’essaie de m’adapter.

Elle est douce (Claire, pas l’eau, j’ai l’impression que vous ne suivez pas !), mais au sens figuré, car au sens propre, cela ne regarde personne. Si ce n’est… Si ce n’est… Résolument non, cela ne regarde personne.

Physiquement, Claire ressemble beaucoup à Cindy : deux yeux, un nez, une bouche, deux oreilles. Une différence toutefois sur le nombre de cheveux que j’estime à environ 32569845621568. La différence est ténue : 10 ou 11 unités, ne coupons pas les cheveux en quatre, ce serait tiré par ces mêmes cheveux. Différence aussi sur la couleur des yeux qu’elle a bleus, on dirait un ciel breton du 14 juillet, car avant et après cette date, il y pleut. Mais seulement sur les cons. Un cerveau. De femme, mais c’est mieux que pas de cerveau. Et un cœur grand comme ça, c’est important pour ranger dedans toute sa bienveillance à Claire. Même nombre de bras et de jambes pour courir après les minuscules qui font rien qu’à vouloir descendre au sous-sol rejoindre les ados (et Fabienne, mais chut, l’académie me lit peut-être) même si c’est interdit par le règlement de l’école. Et très tentant donc : c’est le pendant de l’interdit. Et l’interdit, c’est ce qui provoque notamment le gavage de bonbecs pendant les heures de non-cours, je plains Cindy, l’utilisation frénétique des écrans de 8h00 à 17h00 en continu, je plains biiiiip et biiiip, les promenades nu-pieds des minuscules dans la rue par -5°, les sorties autorisées sans téléphone, je plains biiiiiiip et tout et tout et j’en passe de pires qui empêchent les parents de dormir depuis mi-octobre, date d’ouverture de Novagora. Et 6 mois sans sommeil, c’est épuisant.

Ame de Claire (Cumulo-clarus). Je ne suis pas sûr.

Ah, j’oubliais, Claire a aussi une âme. Ce qui fait passer son poids à environ 45 kg plus le poids de l’âme soit précisément 45.00000000001 kg, c’est considérable. Et l’âme, c’est ce qui nous différencie de l’animal, à condition de ne pas être végans ou du végétal, à condition de n’avoir pas encore lu La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben. L’âme de Claire transparaît parfois aux soirs conviviaux de réunions canapé-chaussettes, mais c’est toujours très pudique et il faut savoir interpréter la météo. Cela s’apprend.

Drôle d’endroit pour une rencontre.

Au début, j’étais très réservé sur cette jeune femme qui débarquait sans prévenir entre ma fille et moi, alors qu’il y avait si peu de place.

Tout d’abord, et malgré mes 15 années passées en Bretagne, je trouvais qu’elle fréquentait un peu trop les bars. Pas ceux que l’on pêche à la ligne et que l’on mange avec gourmandise : filet de bar, coup de blanc, filet de jus de citron, filet d’huile d’olive, coup de blanc, quelques herbes, re-coup de blanc. Le tout en papillotes et hop ! Bon, pour les végétariens, on peut enlever le bar, c’est bon aussi mais beaucoup moins, sauf à rajouter un coup de blanc supplémentaire. Pas ces bars de ligne donc. Mais ceux que l’on fréquente par ces soirées pluvieuses et tempétueuses aux vents d’ouest qui décoiffent les bigoudènes et déplacent les menhirs et les dolmens, à condition de croire aux korigans et de carburer au chouchen. Mais je m’égare, et à l’heure de ces grèves frénétiques à la SNCF, c’est assez nul.

La première fois que je l’ai vue, Claire, c’était en effet au Mandala Bar (voir épisode 1 ou 2, je suis perdu). Elle tentait de nous vendre avec talent un abonnement d’un an en accès illimité ou presque dans un club réservé aux mômes, pour une somme modique mais pas trop : on n’est pas chez Free.

La seconde fois, c’était au Graffagar (voir épisode 3, je vous ai perdus), encore un troquet. C’est là que complètement bourrés au kéfir, nous avons signé le formulaire d’inscription à Novagora. C’est pour vous dire les techniques de recrutement de ces écoles alternatives pouf pouf. Le lendemain matin, dégrisés, nous rappelons Claire.

- Bonjour Claire. On est les parents de Solenn. On a signé la lettre d’inscription hier, mais comme on était blindés, on souhaiterait annuler le bidule. Moi, une école commak, j’y crois pas du tout. Et puis le kéfir, c’est beurk.

- Ah, je comprends. Blindés au kéfir… C’est la première fois que je vois cela. Mais si vous souhaitez revenir en arrière…

- C’est cela. Arrière toute ! Que j’éructe façon Capitaine Haddock.

- Et Solenn, qu’en ditelle ? Qu’elle nous demande Claire.

- Ah merde, on l’avait oubliée cellelà ! Si on commence à demander l’avis des enfants, on ne va pas y arriver. C’est une nouvelle mode dans vos écoles new age ?

- …

- Solenn ? Tu veux vraiment aller chez les indiens ?

- Papa !?!

- Oui, j’ai bien vu dans ton regard, mais tu sais, les indiens, y collectionnent les scalps, c’est dangereux.

- T’inquiètes. Vu la tronche de ton reste de scalp, tu ne crains rien.

- Tu es sûre ? Je vais quand même demander à mon coiffeur.

Ce dernier confirme pour mon scalp façon Chaussée aux Moines. On confirme finalement l’inscription de Solenn. C’est Claire, tout le monde sourit. Moi zaussi, mais ça tire vers le jaune.

La troisième fois, c’était à l’école, lors d’une inauguration quelconque. Là, je me suis dit : si l’alcool coule à flots, on se barre et je désinscris ma fille. (Mal)heureusement, au bar novagorien, tout ce qui a coulé à flots, c’est justement la flotte utilisée pour donner du goût au thé et aux infusions d’herbes folles mais légales. Ouf !

Ensuite, sur le site de l’école (http://ecole-novagora.fr/ je fais de la pub gratos, on a besoin de flouze, pardon, d’élèves), Claire se décrit comme adepte du unschooling. C’est en anglais, je n’y comprends rien, mais pas seulement parce que c’est de l’anglais.  Et la première chose qu’elle décide de faire après une brillante carrière dans le commerce, c’est de participer à la création d’une école. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que tout cela n’est pas Claire ou clair j’ai un doute. On aura vraiment tout bu. Zut, vu. Mais avec toutes ces rencontres dans les bars, je fais mon cheminot. Autrement dit, je déraille.

Pour finir, sa fille porte le nom d’une marque d’eau minérale alsacienne. C’est très inquiétant. Déjà, ils sont tous à moitié végétariens dans c’t’école. Si en plus y sont sans alcool, on va devenir chèvres. Zut, choux. Je fais gaffe : des végans me lisent peut-être.

Après cette période de réserve, inattendue dans ce monde numérique où tu te fais des amis par milliers à la vitesse d’un clic de souris, j’ai évolué et compris que Claire, réservée elle aussi, était un élément essentiel de cette communauté.

Une rencontre drôle pour se remettre à l’endroit.

C'est grâce à Claire tout d’abord, c’est un rappel, que Solenn et nous-mêmes avons signé en bas de la page, là, pour avoir le privilège de participer à une aventure éducative aventureuse. Donc, je l'aime bien aussi. Et aussi bien que Cindy la Directrice, commak pas de jaloux, je deviens de plus en plus démocratique

Claire est par ailleurs rassurante. C’est en effet la plus âgée des quatre directrices de l'école. Si tant est que l'on puisse qualifier d'âgée quelqu'un qui a 30 printemps. J’exclue Fabienne, qui fréquente l’école Novagora en loucedé, mais qui reste planquée au sous-sol avec les ados de peur que l’Education Nationale ne la découvre. Oui, je sais, l’âgisme est interdit dans l’enceinte de l’école. Mais comme je suis présentement dans les montagnes, et hors période scolaire merci Novagora, je reste dans la cadre du règlement. Ouf. 30 ans, âge de la maturité donc. Alors que les autres staffettes, pfffffff, elles n’ont pas même 25 ans. Et personnellement, à cet âge, j’étais encore un enfant.

Et puis surtout, Claire, elle a des enfants. Donc elle doit savoir comment ça marche ces trucs. Alors que Cindy, Maëlle et Lise, ce n'est pas certain. Moi-même et après en avoir eu 4, je n’ai toujours pas compris comment cela fonctionne. Il faut dire que j’ai toujours refusé de lire des livres de recettes sur le sujet (sauf l’Ecole de la Liberté de Daniel Greenberg mais j’avais 50 ans…). Faisant davantage confiance à l’instinct paternel et maternel. Certes, l’instinct, ce n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux pour éduquer les gosses. La plupart d’entre-nous avons vécu ces moments instinctifs qu’on préférerait oublier.

- Baaaaaaffffffffe !

- … ???

- S’cuse, c’est parti tout seul. Instinctivement. Pas fait exprès. Recommencerai plus. Mais bon, tu l’as bien méritée non ?

Heureusement, ces rares moments instinctifs sont compensés par l’amour maternel, un peu et paternel, c’est quand même mieux. Mais là zaussi, ce n’est pas toujours fastoche. En résumé, Claire a des enfants. Une bonne trentaine, soit 1 par an en moyenne, c’est un exploit, qu’elle se partage avec Cindy (les enfants, pas l’exploit. Ah si finalement, les zenfants zaussi !). Y’a donc au moins un membre du corps professoral qui connaît le mode d’emploi. Ouf ! En plus, elle m’a avoué en loucedé désirer en avoir une quinzaine de plus. Il va falloir demander une subvention à la CAF et alerter le planning familial.

Soyons clair sur ce qu’elle fait Claire, je suis déchaîné

Pendant les réunions parents/profstaffs, c’est presque toujours Claire qui se dévoue pour écrire l’ordre du jour au tableau. Il faut dire que Cindy et Lise écrivent plus mal que moi et que Maëlle n’écrit que dans un petit carnet intriguant sur lequel je reviendrai quand ce sera son tour d’être portraitisée. Cette tâche ingrate est essentielle au bon déroulement des réunions de la tribu, et éviter qu’elles ne ressemblent au Chaos et durent une éternité. Cela me rappelle une séquence Nuit Debout à Besançon à laquelle j’ai participé. Et effectivement, il n’y avait pas Claire, son tableau et ses feutres Veleda. Du coup, au lieu de créer le Cosmos, on a eu le chaos, mais sans majuscule, c’est frustrant.

Claire s’occupe également de la gestion notamment financière de Novagora. Le compte d’exploitation est simple. Les produits, c’est nous, les parents. C’est la première fois que j’ai l’impression de ressembler à un paquet de lessive. Sans phosphates, mais quand même. Dans les charges, au-delà des zenfants pouf pouf, on trouve le loyer, l’électricité nucléaire de Fessenheim qui permet à nos marmots d’irradier de bonheur, l’eau Claire et douce pour faire cuire le quinoa et les salaires versés au staff mais comme elles sont bénévoles, la ligne est proche de 0,00000001 € et ce n’est pas durable.

Elle présente aussi la météo en chaussettes, c’est rigolo, mais je ne sais plus sur quelle chaîne de télévision. Grâce à elle notamment, les anticyclones repoussent les dépressions provoquées par la phobie scolaire. Tout ceci sans creuser le déficit de la sécurité sociale, c’est étonnant. Il faudra que nous en parlions au Gouvernement.

Quatre-quart Novagorien

Claire fait aussi parfois la cantinière pour la communauté. Normal, c’est une gonzesse. Faire la cuisine quand on est à moitié végane et végétarienne, je ne te fais pas un dessin, ma page resterait blanche. Si tu veux faire un quatre-quart et que tu es végan, tu as la recette juste après. Les ingrédients : farine, œuf, beurre, sucre. Tu enlèves le beurre pour cause de meuh-meuh, t’as un trois-quart. Ah les œufs aussi pour cause de cocottes? Te voilà avec un demi-quart. Et comme le sucre raffiné c’est dégueu pour les artères, tu l’enlèves aussi. Tu obtiens un délicieux mono-quart. Autrement dit un paquet de farine. Bon appétit, je vous laisse : je vais faire un tour au McBeurk pour casser la graine mais au sens figuré, il ne faut quand même pas exagérer. Mais rassurez-vous, grâce à Claire et aux autres stafettes, nos enfants ne maigrissent pas, bien au contraire.

A part cela, Claire s’occupe de nos enfants et mon petit doigt me dit qu’elle le fait comme Cindy avec passion, patience et bienveillance afin de les élever, mais au sens figuré, vers le Cosmos donc. J’espère que c’est pareil pour Lise et Maëlle.

- Pas d’inquiétude vieux père, de la quiétude hein ?

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